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Retour sur le 25 novembre : Journée internationale de Lutte contre la violence à l’égard des femmes

Le 25 novembre marque la Journée internationale de l’élimination de la violence à l’égard des femmes et le début des 16 jours "Orange Days", initiative d'Onu Femmes pour se mobiliser autour de ces questions.

Derrière le terme des “violences à l’égard des femmes” on dénombre trois types d’actes: - les violences envers les femmes - les violences sexistes envers les femmes - les violences familiales (ou domestiques)


Elles prennent plusieurs formes : physique, sexuelle, harcèlement sexuel, viol, avortement et stérilisation forcés, mariage forcé, crime dit “d’honneur”, mutilation génitale.


Origines

La problématique est mondiale tout comme l’origine de cette journée. Cette date a d’abord été choisie par des militantes durant les premières rencontres féministes d’Amérique Latine et des Caraïbes en 1981. Engagées pour les droits des femmes, elles ont choisi la date du 25 novembre en mémoire de trois sœurs dominicaines connues sous le nom de « Las Mariposas ». Les sœurs Maribal étaient engagées contre la dictature et pour ça, elles furent emprisonnées, torturées, violées et assassinées le 25 novembre 1961. Dans un souci de résolution des violences que subissent les femmes, le 17 décembre 1999, l’assemblée générale de l’Organisations des Nations Unies (ONU) a proclamé le 25 novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Depuis l’an 2000, l’ONU recommande aux gouvernements et aux organismes internationaux d’organiser des actions de sensibilisation en ce jour international.

La principale origine de l’existence de cette violence est l’inégalité entre les hommes et les femmes dans nos sociétés. Les valeurs traditionnelles et religieuses sont aussi une source de cette violence. Il faut noter que certains groupes sont plus touchés par la violence : femmes isolées, LGBTQI+, femmes en situation de handicap.

Statistiques et constat en Europe

Le premier obstacle quant à la lutte face à ces violences est la collecte de ces données, on estime que leur ampleur est incertaine, car certaines victimes par peur, honte ou difficultés à parler aux autorités, ne s’identifient pas.

L’étude la plus large sur la question des violences faites aux femmes en Europe a été publiée en 2014 par l’Agence des droits fondamentaux. 42 000 femmes des 27 pays membres et du Royaume-Uni y ont été interrogées.

En effet, le constat est sans appel : en Europe, une femme sur 3 a subi des violences physiques ou sexuelles après ses 15 ans, 1 femme sur 20 a été violée, et 43% ont subi des maltraitances ou violences psychologiques dans le cadre d’une relation amoureuse.

De plus, les violences sont difficiles à identifier à l’échelle européenne, car les définitions de celles-ci et notamment du viol diffère entre chaque pays. L'UE travaille à l'harmonisation des définitions et des textes.

Quelle réponse de l’Europe ?

L’Europe agit à trois niveaux pour lutter contre la violence à l’égard des femmes : - prévention des violences - protection des victimes - poursuite des agresseurs.

La plus grande avancée sur le sujet à l’échelle européenne est la Convention d’Istanbul (sur la prévention et la lutte contre la violence faite aux femmes et la violence domestiques) initiée par le Conseil de l’Europe en 2011, qui marque une réelle volonté européenne de protection des femmes. Il s’agit du traité le plus avancé en matière de lutte contre ces violences et le seul à être juridiquement contraignant pour les signataires. La convention définit les violences contre les femmes comme un violation des droits de l’homme. A ce jour, 47 États l’ont signé, dont 21 membres de l’Union européenne. Parmi ces pays, 6 l’ont signé mais ne l’ont pas ratifié : en effet, certains pays plus conservateurs ne sont pas d’accord avec la reconnaissance de la nature structurelle de ces violences et notamment de la question du genre. La Convention d’Istanbul agit aux trois niveaux cités précédemment et coordonne les acteurs civils et les organisations qui travaillent sur le sujet en Europe.

L’application des mesures mises en place par la Convention d’Istanbul sont contrôlées par le GREVIO (Groupe d’experts sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique) un organe indépendant.

L’objectif principal de l’Europe est d’améliorer la collecte des données, pour cela l’UE travaille de concert avec Eurostat, l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE) et l’Agence des droits fondamentaux. EIGE travaille sur un projet d’harmonisation des données recueillies dans chaque pays membre. Le programme Daphné finance des projets pour prévenir et combattre les violences et protéger les victimes, il est reconduit dans le programme “Droits et valeurs” de 2021-2027.

A l’échelle du Parlement européen, la Commission des droits des femmes et de l’égalité des genres (FEMM) travaille pour que les décisions européennes respectent les droits des femmes dès la rédaction des textes de loi. La Commission européenne travaille également sur la thématique de la violence en ligne à l’égard des femmes.

Un travail de coordination à l’échelle européenne permet à plusieurs organisations de travailler ensemble et d’améliorer leurs pratiques.

Un numéro d’urgence existe également au niveau européen : le 116 006 qui permet aux victimes de violences de se signaler.

Quels changements au niveau national ?

En France, le Grenelle contre les violences conjugales s’est tenu en septembre 2019, plusieurs mesures ont été prises : - 1 000 places supplémentaires d’hébergement d’urgence. - lancement d’une plateforme de géolocalisation des places d’hébergement d’urgence - audit de commissariats et gendarmeries pour vérifier l’accueil des victimes - Suspension de plein droit de l’autorité parentale en cas de féminicide dès la phase d’enquête ou d’instruction

Impact de la crise de COVID19

La pandémie a montré les risques d’augmentation des violences en période de crise. Les différentes mesures confinements des pays européens ont eu un impact sur les violence. Dès le printemps 2020, l’ONU a alerté sur les risques d’augmentation des violences durant cette période.

Les données ne sont pas complètes, mais deux constats cohabitent : certains pays ont enregistré une baisse importante des appels aux lignes d’assistance et une augmentation des violences, comme c’est le cas pour l’Italie. Pour d’autres pays les deux indicateurs sont en hausse : appels sur les lignes d’urgence et signalement de violences, ce qui a été le cas pour la France, l’Espagne, la Roumanie, la Belgique.

L’Union européenne travaille pour coordonner la réponse des pays à ces problématiques.

La Maison de l’Europe de l’Eure a organisé une table ronde le 24 novembre pour évoquer les solutions européennes. En présence des eurodéputées Chrysoula Zacharopoulou et Gwendoline Delbos-Corfield, les intervenantes ont pu échanger et répondre aux questions des participant.e.s. La table ronde a été modérée par Astrid Pertuisel coordinatrice des activités de la Coordination française du Lobby européen pour les femmes. Nos intervenantes Céline Mas, présidente d’ONU femmes France et Alixe Moujeard, vice présidente du Club BPW Evreux ont pu apporter leurs expertise de terrain et un éclairage territorial sur les questions.


Vous pouvez revoir notre webinaire en cliquant sur l'image ou sur ce lien :



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